Il est temps à présent de découvrir une danse du bout du monde : l’Ori Tahiti. Cela ne vous parle pas ? Je suis pourtant sûr que vous avez déjà vu ces danses, synonymes d’exotisme. En effet, il suffit de penser Polynésie pour immédiatement voir ces danses fascinantes. Pour ma part, j’adore ces scénographies à la fois simples et sophistiquées. J’ai donc voulu en apprendre plus sur la danse et la musique polynésienne pour partir en voyage sans prendre l’avion ! (enfin pour le moment)
Une tradition ancestrale
Qu’il s’agisse des danses ou des musiques qui les accompagnent, il s’agit d’une tradition qui remonte loin. L’aspect dénudé a déplu aux missionnaires qui ont tenté de les interdire mais ces traditions étaient tellement ancrées qu’elles ont réussi à survivre et cela principalement grâce aux Polynésiens eux-mêmes qui refusèrent de voir ce pan de leur culture disparaitre. Il est vrai que ces danses associent à la fois des pratiques sociale, artistique et culturelle. Ici, c’est un véritable mode d’expression qui peut être pratiqué en groupe, en duo ou en solo. Ces danses se retrouvent dans tout l’archipel de la Société mais également sur tous les territoires polynésiens comme, par exemple, Hawaï.
Les danses ont pour point commun un marquage du rythme réalisé par le bas du corps et une interprétation des thèmes (mythes, légendes, coutumes…) par le haut. On distingue 5 types de danses : ’ōte’a, l’aparima, hivināu, pā’ō’ā ou pāta’uta’u. Sans oublier une version moderne de la danse : le célèbre tāmūrē.
Celles-ci sont particulièrement codifiées. Pas de place à l’improvisation donc. Chaque geste, chaque mouvement est pensé avec soin et présente une signification. On pourra ainsi observer la différence homme-femme à travers la dichotomie des gestes, découvrir une histoire à travers des gestes des bras. Chacun d’eux correspond en effet à un mot, une idée ou une action. C’est un véritable langage qui est complété par l’expression du visage et des yeux et la musique.
Pas de danse sans musique !
Ces danses sont toutes accompagnées de musique (et très souvent de chants). En effet, pas de mouvement sans percussion ! Les musiciens utilisent différents instruments. Le principal «outil» qui marque le rythme (et va donc être la base de la chorégraphie) est letō’ere, un tambour en bois frappé avec un bâton en forme de cône. Il est complété par le tari parau, un tambour à deux membranes, frappé par un maillet, pour obtenir un son très grave. Plus aigu, le fa’atete est un tambour frappé avec deux baguettes. Ce tambour ne marque pas le rythme mais remplit la composition musicale. Ces percussions sont principalement utilisées pour le Otea, une danse très technique dont les origines guerrières ne font aucun doute (on y retrouve des liens avec le haka néo-zélandais, par exemple).
La musique polynésienne peut être très rythmée, voire endiablée ou au contraire très douce. Il s’agit alors du Aparima, réalisée au son des guitares et ukulélés et très souvent accompagné de chants. Cette musique raconte elle aussi une histoire et va s’associer aux mouvements des danseurs.
Lors de votre séjour sur place, où que vous vous trouviez, vous aurez la possibilité d’assister à de nombreuses répétitions. La danse (et la musique) sont partout dans l’archipel ! Essayez d’en apprendre plus sur la gestuelle en interrogeant les acteurs (après les répétitions bien sûr!). Vous pourrez ainsi mieux comprendre les subtilités de toutes les danses présentées lors des festivités locales, les mariages… Si vous avez succombé à ces danses, n’hésitez pas à assister au plus grand festival Heiva i Tahiti qui a lieu en juillet. Une quinzaine de groupes de danseurs, avec leurs musiciens et chanteurs, s’affrontent. Le 14 juillet (Tiurai), le festival atteint son sommet. C’est l’idéal pour s’initier aux merveilles de la danse en Polynésie (Personnellement, quand j’entends ces rythmes, j’ai beaucoup de mal à rester immobile. On a envie de participer ! J’espère d’ailleurs pouvoir réserver mon séjour dans les mois qui viennent et vous ferai alors partager ma découverte des danses sur place).
C’est aussi l’occasion de découvrir les riches chants qui mettent en avant les légendes et le quotidien des habitants de la Polynésie. Vous découvrirez alors qu’il ne suffit pas d’un ukulélé pour créer une chanson Tahiti !
Vous le voyez, la musique polynésienne et la danse sont encore très présentes sur place et il suffit d’assister à un spectacle pour avoir envie d’en savoir plus sur ces traditions. C’est en effet une invitation à découvrir la culture locale. Pas de place à l’improvisation, tout est réglé au détail près. La danse et la musique font corps et s’imbriquent à la perfection pour créer un spectacle rare. C’est la meilleure façon pour découvrir les Polynésiens et leur richesse !